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Jusque là, je m'étais toujours interdit de créer un blog car je sais que l'exercice n'est pas anodin et qu'alimenter la bête au jour le jour demande des efforts soutenus contraires à ma nature.

Mais bon, là je me lance !

Le déclic est venu après un documentaire(*) que j'ai vu hier soir à une heure tardive sur France 5. Il s'agissait des avatars de la restauration française. On y voit les restaurateurs se tourner de plus en plus (plus de 70% des restaurateurs) vers 4 grossistes qui leur fournissent des plats surgelés tout prêts à réchauffer au micro-onde et à servir aux clients. Les écoles hôtelières se mettent aussi à la page en apprenant aux élèves à manipuler ces produits surgelés.

Je n'ai rien contre les plats surgelés et je suis une bonne cliente de Picard, sauf qu'après plusieurs années de soupe Picard bio, j'ai testé ma propre soupe de légumes bio. Et là, y a pas photo : je ne suis pas un cordon bleu mais ma soupe faite maison arrive loin devant.

Mais le truc qui m'a sonné dans le documentaire d'hier soir, c'est de voir qu'avec ces 4 entreprises on allait appauvrir les connaissances de toute une profession. Que la bouffe low-cost allait devenir le standard et que manger un plat non décongelé hors de chez soi allait devenir un grand luxe ! Pour l'anecdote, un restaurateur disait qu'on ne pouvait pas employer un marmiton Bac+2 pour couper une brunoise de légumes pendant plusieurs heures. Par contre, aucun problème apparemment, pour l'employer à réchauffer au micro-onde un coulant au chocolat acheté 1 euro et des poussières et facturé 10 plus cher au client.

A la fin du documentaire, il y a eu un comparatif portant sur un grand classique de la restauration : la souris d'agneau. Au final, le plat "fait maison" coûtait 15% plus cher que le plat réchauffé au micro-ondes, en tenant compte du prix d'achat des produits et de la main d'oeuvre.

Arrivés jusque là, vous avez certainement compris que j'étais prête à payer 15% plus cher un produit de consommation si cela devait éviter la paupérisation sournoise de toute une filière.

Et c'est comme ça qu'après une bonne nuit de sommeil, j'ai décidé de me lancer dans l'aventure du blog et dans celle des achats raisonnés. D'autant qu'en prenant mon petit-déjeuner, je suis tombée sur un article(**) qui n'a fait que renforcer mon idée.


Références

(*) Restauration française, un pavé dans l'assiette. Réalisé par Rémi Delescluse.

(**) APC, le fabuleux destin d'un pantalon gris. Paru dans Le Temps du mercredi 2 mai 2007.

Les vrais états généraux de la restauration : blog de l'association